Australie

Darwin et les territoires du Nord

Nous nous posons à Darwin le vendredi 7 octobre à 4 heures 30 locales. Comme il y a un décalage d'une heure trente avec Bali, il est 3 heures du matin pour nous.
C'est dire notre fraîcheur !

Nous avons droit à une bonne heure d'attente à l'immigration avant de récupérer nos bagages pour refaire la queue au service de quarantaine où nous devons jurer que nous n'introduisons pas la grippe de la vache folle, pas d'animaux vivants même microscopiques, pas de fruits ni de légumes, pas de viande ou de sous-produits animaux, ni aucun des innombrables produits d'un règlement en anglais que nous sommes censés avoir lu, compris et approuvé. Nous on est d'accord sur tout. Et surtout pour aller dormir !

Nous y dormons jusqu'à 2 heures de l'après-midi... Ensuite nous partons à l'assaut de l'Australie.

Notre premier contact est avec une gigantesque portion de Caesar salad au poulet et aux anchois. Portions américaines, prix exorbitants. L'estomac rempli nous faisons connaissance avec les rues de Darwin. La capitale des territoires du nord qui compte pas moins de 71 000 habitants est pour nous une petite ville de province. Les rues sont très larges et vraiment pas encombrées. Les quelques blancs locaux qui sont à pied, respectent scrupuleusement les feux, même et c'est souvent le cas, si aucune voiture n'arrive !

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Cela nous surprend. Surtout après huit mois en Asie. Les seules personnes qui restent durablement dans les rues sont les aborigènes.

Les gens avec qui nous avons à faire sont plutôt souriants et sympathiques même si leur anglais est difficile à saisir. L'expression favorite est "no worries" (pas de soucis), "Yes" se dit "Yeap", "Bonjour" devient "G'day" mais se prononce "gdaïlle". En fait tout ce qui contient les deux lettres "ay" se prononce "aïlle". Le mot jour devient alors "daïlle", ce qui est contrebalancé par "nuit" qui se dit "notte".

Ces quelques mots étant les essentiels pour trouver une chambre d'hôtel.

La vie est très européenne, en plus cool. Les prix sont élevés mais parfaitement indiqués. Dans les grandes surfaces on retrouve les conditionnements américains (corn flakes en 1 kg ou jus de fruit en 4 litres !) et aussi les gondoles de sauces pour barbecue ou les dizaines de mètres de produits sucrés. Et comme aux US, la bonne conscience avec les produits diététiques ou à 0% de matière grasse. On voit le résultat sur les tours de taille !

Le samedi, nous sortons vers midi pour chercher à la fois une voiture et un appareil photo numérique pour Line, le capteur de son Pentax ayant déclaré forfait à Bali.

Une fois trouvée la voiture, il nous faut assurer la gestion du volant à droite, des clignotants à la place des essuies glaces et des rues où tout le monde roule à contresens ! Heureusement c'est une automatique, nous n'aurons pas à subir le levier de changement des vitesses à gauche ! Il n'y aurait donc aucun contrôle pour que les voitures présentent autant de défauts ?

Nous avons une Hyundai Elantra, la plupart des autres véhicules sont des 4*4 neufs.

Nous devons faire vite pour trouver un nouveau Pentax, les magasins ferment à 17h tous les jours, à 12 heures le samedi et sont fermés, bien sur le dimanche... Le centre ville n'étant pratiquement pas habitée, Darwin devient une ville fantôme à partir de 17 heures.

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Seuls demeurent les aborigènes, habitants historiques de l'Australie implantés il y a plus de 30000 ans et réduits en image culturelle par les colonisateurs anglais : Boomerangs, peintures "pointillistes", didgiridoos et toute la culture aborigène sont vendus sur les catalogues et dans les boutiques de souvenirs.

Les aborigènes, eux, déambulent dans les rues, avinés ou jouant du didgiridoo pour gagner quelques pièces à l'effigie de la reine d'Angleterre. Après 17 heures ce sont les seuls dans les rues, errant pieds nus de leur démarche nonchalante.

Aujourd'hui il est politiquement correct de considérer les aborigènes, dans l'espoir de faire oublier le traitement que les sujets de sa gracieuse majesté ont fait subir aux habitants de l'île. Il n'y a encore pas si longtemps, entre 1917 et 1970, que les enfants aborigènes, séparés de leurs familles étaient déportés à l'autre bout de l'Australie afin de leur faire oublier leur culture...

Mais comme en Chine, il ne faut pas faire l'amalgame entre le pays et ses habitants. Les australiens sont en général très courtois, agréables, cools et très prévenants...

Le parc Litchfield

L'Australie étant, du moins sur les guides, un assemblage de parcs nationaux, nous partons à l'attaque du premier d'entres eux, Litchfield. C'est en tout cas le plus proche à seulement 115 km de Darwin. Le parc est truffé de termitières grands modèles. Elles atteignent facilement trois mètres de hauteur, ce qui vue la taille des termites qui les ont fabriquées, rendent proportionnellement ridicules les tours jumelles de Manhatan.

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En route, nous croisons un nombre incroyable de kangourous en cartes postales sur la chaussée ou sur les bas côtés. Les oiseaux, bien vivants eux, ont des couleurs fantastiques.

Nous faisons à peu près 150 km sur la seule route goudronnée du parc. De temps à autre, une bifurcation nous amène vers une piscine naturelle formée dans les roches par la rivière et dans laquelle nous nous baignons. Nous sommes à la mi-octobre, la température extérieure n'est pas loin de 40 degrés. Mais, mises à part ces petites oasis de fraîcheur, il n'y a pas grand chose à voir dans le parc...

Nous passons notre première nuit dans ce qui sera au cours des prochaines semaines notre havre quotidien : les "cabines". Ce sont des minuscules maisons préfabriquées (ou non), composées d'une pièce comprenant un espace chambre, un coin cuisine, un coin salle à manger et une petite salle de bain. Souvent à l'écart dans un camping, on peut également les trouver en pleine nature. Le coin cuisine avec réfrigérateur, cuisinière et micro-ondes, offre la possibilité de préparer repas du soir et petit déjeuner. Le prix moyen pour une nuit est de 500 F.

Le lendemain matin, nous avons la surprise de voir des pattes palmées dépasser du bord de la cuvette des toilettes. C'est tout simplement une grenouille vert fluo qui vient nous rendre visite. Elle repart par l'évacuation. On espère qu'elle n'avait pas d'appareil photo, sinon ils doivent bien rigoler dans les mares !

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Nous reprenons la route qui traverse Litchfield sans croiser d'autres choses que des termitières géantes et des kangourous écrasés. Il semble que ces sauteurs morts sont une source de protéines majeure pour les corbeaux qui les mangent en plein milieu de la route, en se poussant à peine lorsqu'une voiture arrive !

En milieu d'après-midi une pluie violente et soudaine nous oblige à faire demi tour. Il suffit de quelques dizaines de minutes pour que la route soit inondée et la visibilité réduite à quelques mètres. Nous retournons dans notre cabine. Le temps d'y arriver, tout est terminé et la route est quasiment sèche !

Kakadu National Park

Le 14 octobre, nous reprenons la direction de Darwin, au nord, pour s'engager dans notre deuxième parc : le Kakadu National park. Sur les catalogues l'endroit est superbe. Il faut dire que les images prises à partir d'un hélicoptère offrent un point de vue différent de celui que l'on perçoit au volant d'un voiture qui, n'étant pas un 4*4, ne peut s'aventurer sur les pistes du parc...

Nous faisons donc à peu prés 350 km, sous une chaleur épuisante qui nous oblige à boire beaucoup d'eau. La climatisation de la voiture consommant un maximum d'essence, nous nous en passons. L'eau, dans les bouteilles à l'arrière est chaude. Nous passons la nuit sous la tente dans un camping de Jabiru, les habitations en dur étant hors de prix (200 USD minimum !).

A noter et pour rester dans le politiquement correct, que la gestion du parc (musée des aborigènes, hôtels, campings...) est partagée entre les blancs et les aborigènes. Le seul détail que ne précisent pas les panneaux qui donnent cette information, réside dans la nature du partage. Mais on devine que les aborigènes se chargent du nettoyage des toilettes et que les blancs s'occupent de récolter les dollars australiens... Il est d'ailleurs significatif de constater que nous n'avons jamais de rapports directs avec les aborigènes. Ils n'occupent aucun des postes en rapport avec le public (magasins, hôtels, essence, etc.).