Laos

Vientiane

Arrivés à Vientiane, nous devons obtenir un visa d'entrée. Ce visa n'est pas censé être un contrôle de quoi que ce soit, mais uniquement un moyen de récupérer de l'argent, en l'occurrence ici 30 $ ! Si Ben Laden a envie de visiter le Laos il paiera ses 30 $ et entrera dans le pays.

Sur le document à remplir, qui demande de remplir les bêtises habituelles (nom, naissance, occupation...), nous trouvons une case "Race". Nous n'y inscrivons rien, ne sachant pas s'il faut mettre "Blanche", "Bourguignonne" ou "Étrangère"...

Au passage, première embrouille liée au change, la préposée des visas décide que 1000 baths ne font plus 25$ mais seulement 20$ ! On paye donc en Dollars US et non en baths thaïlandais. Pour information, la monnaie du Laos est le Kip...

Vientiane est une petite ville de 210 000 habitants. Beaucoup d'occidentaux, beaucoup d'inscriptions dans notre langue qui datent de la présence française. Côté météo, nous alternons les pluies de mousson et une humidité dépassant les 90%.

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La ville est peu intéressante et son système de paiement est fatigant : Les prix sont toujours donnés en dollars (du moins aux étrangers), mais trois monnaies cohabitent, deux "fortes", le dollar et le bath et une "faible", le kip qui sert à rendre la monnaie, les sommes plus importantes sont rendues en baths. Jamais en dollars. Une fois dans la caisse, les dollars y restent !

Tout cela implique de connaître avec précision les cours de change entre ces trois devises et surtout de compter très vite. C'est une porte largement ouverte sur les arnaques. Pour les limiter une feuille de calcul sur le tableur du Palm va être des plus utiles...

Il n'empêche que la gestion n'est pas simple, d'autant que les kips occupent beaucoup de place dans les poches pour pas grand chose. Côté monuments, nous visitons les temples locaux, les vats. Ceux ci sont très colorés et très kitchs, mais peu vivants. Les visites sont souvent accompagnées par des averses courtes mais abondantes.

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En fin d'après midi, près du Mékong, dans une sorte de hangar sans mur, deux Véronique et Davina locales font gesticuler un parterre de laotiennes déguisées en gymnastes américaines de Miami. La musique italienne qui martèle ces mouvements hystériques est assourdissante. Perdre une culture si raffinée pour récupérer ça !

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Le soir des restos improvisés s'installent sur les berges du fleuve. Tables et chaises de plastiques et mini cuisines protégées par des bâches, car le repas est soumis lui aussi aux caprices du temps ! Vientiane semble morte. Nous la parcourons à pied : il n'y a pratiquent personne. Le marché propose par contre des étalages remplis de ces tissus qui font ces jupes droites magnifiques que portent les femmes. Les couleurs sont superbes, toutes en dégradés de tons chauds, rehaussés par des fils d'or.

Ce marché, asiatique, propose son lot de montres, de CD ou de DVD. Tous contrefaits bien entendu. On retrouve, comme à Pékin, Ces montres atroces dont le seul intérêt est de porter le nom d'une marque prestigieuse sans en avoir un poil de design !

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Plus loin le marché aux légumes et à la viande est lui, assez vivant. Les allées en terre sont pleines de boue, les bâches en plastique qui sont censées arrêter la pluie sont en grève depuis belle lurette !

Il y règne une humidité incroyable, les bâches assurant un service minimum en produisant leur effet de serre ! Tout est joliment mélangé, le marché n'étant pas organisé par types de produits, mais en fonction des vendeurs qui se posent là. Des vendeuses en fait car il n'y a aucun homme. Les vendeuses sont assises sur leurs étals au milieu de la marchandise.

En plus des odeurs, fortes, des viandes et poissons, flottent des odeurs de fritures et de cuisson. On trouve vraiment de tout, des tripes aux oignons en passant par les serpents, les épices, les fruits que nous ne saurions nommer, les crapauds, les poissons vivants ou séchés...

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Le 23 août, la ville fête, très sobrement, les 30 ans de sa "libération" par le Pathet Lao (PC). On ne voit personne dans les rues. Les laotiens ont la joie discrète ! Après la déception éprouvée à la visite du plus beau monument de la ville, un stupa doré qui fait la gloire du Laos mais qui se révèle bien piteux, nous décidons de quitter la ville et le pays sans même faire le trajet jusqu'à Luang Prabang plus au nord.

Il est clair qu'en plus de la fatigue, nous subissons une érosion de notre intérêt pour l'Asie. Il est vrai que la Chine et surtout le Tibet et Lhassa ont placé la barre très haute que ce soit en termes de gens ou de lieux. Il nous est difficile aujourd'hui de nous extasier devant un vat sans vie... Nous sommes blasés. C'est un peu dommage, mais il faut que nous fassions avec. Nous décidons le Vietnam puis des vacances et un changement de continent !