Népal

Katmandou et sa vallée

Le 19 juillet nous reprenons le chemin de l'aéroport de Lhassa pour faire un saut au-dessus de l'Himalaya et arriver au Népal. L'aéroport et notre vol, sont pleins de touristes argentins des classes aisées dont les odeurs de Channel et les talons hauts font un peu tache dans la capitale du Tibet. On se demande d'où ils sortent, on ne les a jamais vus dans la ville auparavant !

Un autre groupe d'allemands et quelques népalais complètent le tableau. Les népalais sont des indiens, mais sans la moustache.

Au moment où l'avion survole l'Everest, tout le monde se lève pour aller voir la colline qui passe sa tête au-dessus des nuages. Nous n'avons pas la chance d'être du bon côté et admirons quand même un sous-Everest qui perce lui aussi les nuages et qui vient chatouiller les ailes de l'avion. Nous sommes à 11 000 mètres d'altitude, les gros cailloux sont, eux, à près de 9000 !

Les formalités de passage de frontière sont très rapides et nous débarquons dans l'ancienne capitale de l'herbe qui fait rire, titre aujourd'hui repris par Amsterdam.

Notre hôtel, à 20 dollars est très bien situé, tout à la fois dans le centre, mais dans une rue calme. Deux points très importants ici.

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Il est l'heure de déjeuner, nous découvrons, pas loin de l'hôtel, la place Katheshimbu, pleine de stupas et qui semble être le quartier général des tibétains de l'extérieur. L'arrivée des Chinois ayant fait partir au Népal et en Inde une grande partie de la population du Tibet. Sur la place, un restaurant qui offre de somptueux "momos", ces ravioli à la viande ou aux légumes que l'on mange trempés dans du vinaigre.

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Nous découvrons ensuite la ville qui se révèle vite indienne : aucune architecture directrice, de nombreuses maisons en ruine et des temples ou des stupas un peu partout, mais qui ne sont pas mieux conservés que les maisons et pas du tout mis en valeur. Les rues sont peu ou pas pavées dans le vieux quartier et leur étroitesse fait qu'il est difficile de s'y promener, l'absence des trottoirs obligeant les piétons à se faufiler parmi les motos, les voitures ou les vaches. Un air de déjà vécu…

Les népalais, sont en couche culotte ou en civil, vestes longues sur des pantalons, les népalaises en sari. Les népalais dormant, les népalaises portent les briques. Du déjà vu aussi…

A Katmandou, comme dans les grandes cités indiennes, on trouve la traduction de "Mein Kampf" en hindi…

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Nous nous dirigeons, comme tout le monde, vers le quartier de Durbar Square, celui dont les guides papier font leurs éloges.

Pour y entrer, il faut montrer soit le ticket du jour à 200 roupies népalaises, soit un laisser passer valable la durée du visa au Népal, pour le même prix. On se demande où est le "truc", mais en bons touristes on va se faire faire un laisser passer de l'autre côté de la zone.

On est effectivement en Inde ; il nous faut remplir des paperasses, qui seront ensuite elles-mêmes recopiées en trois exemplaires, fournir des photos d'identité, signer des formulaires et faire semblant de trouver l'employé sympathique, pour repartir avec une petite carte qui nous donne l'autorisation d'entrer et de sortir de Durbar Square pendant 60 jours.

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On est d'autant plus ravis de la chose qu'en deux heures on en a largement fait le tour. La place est jonchée de stupas, de temples ou de monuments qui sont quasiment tous fermés ou trop délabrés pour être visitables. Et s'ils sont visitables, le prix d'entrée est dissuasif.

Seule visite gratuite, la maison de la "Kumari", une gamine pré-pubère qui étant censée être une vierge vivante, est conservée à l'écart des consoles Nintendo et des copines de classes, dans cette maison ancienne où elle passe son temps à ne pas se montrer car il est interdit de la photographier. Elle est exhibée uniquement lors de cérémonies.

La moindre apparition de son sang (écorchure ou règles) va suffire à la faire redescendre au rang de simple mortelle qui n'aura même plus la possibilité de se marier, car une croyance donne la mort sûre à l'époux dans les six mois qui suivront la cérémonie. Entendre autant de conneries nous prouve l'influence indienne au Népal.

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Le 21 juillet, il pleut. Les moussons auxquelles nous avions échappées en Chine et au Tibet sont au rendez-vous ici. Les rues se transforment en chemins boueux difficilement praticables. L'année dernière nous étions sur le Machu Picchu…

Nous continuons néanmoins à déambuler dans cet endroit sans charme véritable.

Des Saddhus, religieux ayant choisi de ne rien faire d'autre que de prier afin de vivre aux crochets de leurs contemporains, se placent systématiquement devant chaque appareil photo qui passe afin de récolter de l'argent après avoir pris des poses inspirées. Leurs tuniques orange et leurs peintures de guerre en font de jolies cartes postales. Nous nous en passerons.

Autre curiosité pour touristes, le "Namasté" qui est censé être une parole de bienvenue contenant plein de gracieusetés. Le "guide du routard" que nous avons trouvé dans un restaurant à Lhassa, explique que cette formule est un "super-bienvenue". On voit donc les occidentaux placer leurs deux mains jointes au niveau du nez et répondre "Namasté" en s'inclinant respectueusement devant les personnes qui les saluent de la sorte.

Avec un peu d'attention, on se rend compte que les seules personnes qui assaisonnent les occidentaux au "Namasté", sont les vendeurs ou les conducteurs de taxis ou de rickshaws. Ce sont de bons lecteurs de ces guides et ils savent donner ce que l'on attend d'eux !

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A bien écouter, quelques dixièmes de secondes après "Namasté", arrive le motif de tant de gentillesses envers l'étranger : "shopping", "just a look", "free", "no risk".

On s'aperçoit également que les gens qui n'ont rien à vendre ne nous regardent même pas et qu'il est impossible d'arracher un sourire à quelqu'un. Contraste évident avec les sourires tibétains et les "Tashi Delek !" sans arrières pensées mercantiles.

Mais comme il y a toujours quelqu'un qui a quelque chose à vendre, on trouve de vrais amis partout ! Le harcèlement est incessant. Nous prenons parti d'ignorer et d'envoyer balader ceux qui insistent trop lourdement. Encore une fois, du déjà vu…

Mis à part les Saddhus et les guignols accueillants, beaucoup de militaires dans les rues. Aux croisements stratégiques ou sur les sites "sensibles". La situation du pays est redevenue critique au mois de février, c'est la raison pour laquelle nous avions choisi la Chine comme pays successeur de l'Inde.

Le Népal eut été plus logique géographiquement, mais plus risqué également. Aujourd'hui, la situation semble être sous contrôle et les militaires sont présents partout. De larges zones tenues par les maoïstes à l'ouest du pays, sont néanmoins déconseillées par le ministère des affaires étrangères français.