Chine

Pékin

Nous arrivons en Chine le 2 avril. Notre vol Delhi Pékin fait escale à Shanghaï où nous passons la douane. A notre grande surprise les formalités sont plutôt rapides, après vérification des visas, nous signons juste une déclaration affirmant que nous ne sommes pas porteurs de trop de maladies graves. Notre température est prise à l'aide d'un thermomètre infrarouge pointé en direction de notre gorge. Notre passeport est tamponné par un fonctionnaire taciturne (on peut le comprendre, donner du tampon toute la journée...), mais aimable. Nous voici dans l'empire du milieu.

L'aéroport international de Shanghaï est très moderne et plutôt bien organisé. Nous sommes escortés vers la salle d'embarquement pour Pékin. Dans la salle, un endroit spécial pour les fumeurs est équipé d'une sorte de hotte qui permet de ne pas diffuser la fumée. On est vraiment surpris. Les hôtesses sont charmantes.

Arrivés à Pékin, un taxi nous emmène sans problème vers le centre. L'empire du milieu a laissé en chemin son image vieillotte et nous offre une ville moderne et concentrique. Nous avons choisi de loger dans les "hutongs"(ou "quartiers " en chinois), vieilles rues autour de la cité interdite.

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On a droit à deux nuits, l'hôtel étant booké pour les jours suivants. Nous devrons donc en changer. La chambre est très cosie, avec beaucoup de raffinement, notion oubliée depuis deux mois. Il faut dire qu'en Inde, le mot "raffinement" n'existant pas, l'idée la plus proche pour cela est "bouse de vache". Nous prenons notre premier repas dans un petit resto chinois à côté de l'hôtel. Le lendemain, nous faisons nos premiers pas dans la capitale du nord (Pékin se prononce Bei Jing, en chinois : Bei = nord et Jing = capitale), au milieu des 14 millions de Pékinois et sur ses 17000 km carrés. Nous sommes surpris de la propreté des lieux. Tout y est nickel, les rues ont des trottoirs, les voitures ne klaxonnent pas à tout bout de champ.

Que du bonheur !

Dans les Hutongs

Les hutongs, ont l'atmosphère étrange d'une ancienne Chine du début du siècle dernier. Les vélos et les piétons s'y déplacent en silence, lentement. Ils grouillent de vie, mais d'une autre vie. Nous le verrons encore mieux en découvrant le Pékin des jeux olympiques de 2008, celui qui va écraser cette Chine de deux étages pour en construire une plus haute.

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A midi, nous prenons notre repas dans une petit restaurant populaire où les menus sont ... en chinois, sans les petits numéros des restos de Paris. La patronne qui nous reçoit, une vieille chinoise, a beau nous en expliquer chaque ligne dans sa langue, nous sommes un peu réservés.

Nous lui laissons donc carte blanche en lui montrant une table un peu plus loin où les gens n'ont pas l'air de mourir de faim. Elle nous sourit et revient quelques instants plus tard avec un chaudron rempli d'eau bouillante qu'elle place au centre de la table dans un trou dont nous nous demandions l'utilité. Elle allume le butagaz amené par un jeune garçon et qui va servir à maintenir la température du liquide.

Nous suivons les opérations avec de grands sourires, mais un peu inquiets tout de même sur ce qui va aller dans l'eau. Il ne fallait pas : arrivent tour à tour du boeuf en lamelles, des champignons blancs bizarres, des feuilles de salade, de la sauce marron, des oignons, des herbes, du thé, du riz, des radis confits, de la bière à 11degrés, des bols pour le bouillon, des champignons noirs et beaucoup de rigolade en voyant nos têtes.

On nous explique qu'il faut balancer tout ça dans l'eau, sauf la bière, le thé, la sauce marron et le riz, qu'il faut attendre, on ne sait quoi et sortir les choses pour les tremper dans la sauce et les manger. C'est beaucoup, surtout la sauce marron.

Alors on le fait, avec nos baguettes et notre bonne volonté. Tout le resto est là qui nous regarde en rigolant bien. Alors, nous aussi. Surtout quand Line mange la salade crue, sans la tremper dans le bouillon. On frise l'explosion tant les rires sont forts. Le résultat est que nous aurons droit à un petit sac en plastique avec des feuilles de salade dedans. On doit avoir une tronche de lapins !

L'addition n'est pas lourde. Line qui demande les toilettes se voit prise par le bras par la patronne qui, en passant près d'une table ramasse des serviettes en papier et l'invite à la suivre de l'autre côté de la petite place, là où se trouvent des toilettes publiques. Elles y rentrent toutes les deux.

Line ressort en riant bien, serre la main de sa copine et vient m'expliquer qu'à l'intérieur, il n'y qu'un trou de quelques mètres au dessus d'une fosse. Pas de séparations. La patronne du resto lui a pris son sac à dos, pour la mettre à l'aise et s'est postée devant elle, le temps qu'elle fasse honneur aux toilettes. Pour la mettre à l'aise aussi.

Deux expériences qui nous remettent les pieds en Chine.

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Nous passons la journée à marcher dans une ville qui est beaucoup plus grande que ce que nous pensions. Beaucoup de toilettes publiques, très propres, pas de papiers par terre et des gens souriants et qui semblent détendus. Certains chantent sur leur vélo. Il faut dire que la température de ce début de printemps est plutôt clémente.

Dans la rue, un enfant mange une queue de cochon en lieu et place d'une sucette...

Nous parcourons pas loin de 10 kilomètres. Exercice que nous avions oublié dans un pays où il est difficile de faire plus de trois pas dans la rue.

Les gens sont habillés à l'occidental avec beaucoup de recherche pour ce qui concerne les ados. Les gamines sont jolies comme tout. Les bébés sont sublimes avec leurs grosses joues et leurs petits yeux bridés. Contrairement à une idée reçue, les chinois ne sont pas petits.

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Le soir nous nous rendons à pied vers la cité interdite et Tian An Men toutes proches. Nous y assistons à la descente du drapeau qui est planté au milieu de la place. L'endroit est très surveillé par des militaires qui regardent constamment dans toutes les directions, des flics en uniforme et surtout par des flics en civil qui sont repérables à leur façon de surveiller, mais surtout à leurs chaussures qui sont les mêmes que les deux catégories précitées. On imagine que si il prend l'envie à quelqu'un de sortir une banderole quelconque, elle ne sera pas visible trop longtemps.

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Notre premier journée nous laisse fatigués, mais nageant dans le bonheur d'avoir renoué avec un pays civilisé.

Les deux jours suivants, nous continuons notre exploration des hutongs et des environs. Notre nouvel hôtel, l'ancienne résidence de Tchang Kai chek, donne sur un jardin dont les arbres sont en fleur. Un vrai régal au réveil ! Les restos ont tous des menus en chinois, les parts sont énormes, mais nous ne savons pas toujours ce que nous mangeons. Dans les restos, il y a toujours du bruit et de la fumée. Si l'endroit est très populaire, le sol est jonché de serviettes en papier et de mégots, les serveuses nettoyant la table sans chichi. Au cours du repas, il n'est pas rare d'entendre (et de voir) le voisin de table cracher par terre.

Un jour que nous demandions de l'eau, on nous apporte de l'eau chaude sucrée. Nous n'aurons pas droit au thé de tout le repas, mais à de l'eau chaude. Tout cela, dans de grands sourires. L'accueil est partout charmant. Du bonheur, vraiment.